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 "Les Roms d’ici nous sommes des tziganes basques"

Le jour où nos voisins Roms devinrent visibles

2.01.2013

Il y aura un mois cette semaine que se tenait la 47e Foire du Livre et du Disque basque de Durango et le moment est arrivé de tirer le bilan. Non de la vente de livres et de disques, qui est l’affaire du monde de l’édition, mais de la décision judicieuse de la direction de la Foire de dédier cette édition à la culture rom.

Le peuple tzigane fut la révélation, pas pour des questions marquées au coin de la conflictivité ou de la marginalité, mais pour des raisons culturelles dans le cadre du principal évènement culturel d’expression basque ou “euskaldun”.

La Foire de Durango a illustré l’Euskal Herria aux mille couleurs que nous revendiquons parce qu’elle existe, même si parfois il nous coûte de la voir. Pour reprendre les termes de Nerea Mujika, présidente de l’association Gerediaga Elkartea: "Cette année, nous avons invité les voisins qui cohabitent parmi nous et qui, malgré tout, sont invisibles".

"D’aucuns peuvent penser que le Rom est rom et donc n’est pas basque : or pas du tout. Les Roms d’ici nous sommes des tziganes basques", a revendiqué haut et fort Jennifer Perex, responsable du groupe KDK Gazteak, avant la cérémonie d’inauguration, dans une chronique publiée par DEIA. A Durango, nous avons fait la connaissance d’écrivaines à l’image de Soraya Motos, qui, quoiqu’originaire de Bilbao, nous était inconnue. «Nous connaître plus que nous reconnaître, qui est pareil à nous respecter", telle est la devise, que nous avons pu lire dans l’entretien qu’elle accorde à Berria.

De fait, bien que présent depuis plus de six siècles parmi nous, le peuple tzigane, n’a jamais bénéficié "ni de protagonisme ni de diffusion", d’après Manuel Vizarraga, Président de Kale Dor Kayiko. Et pourtant, comme on peut le voir dans cette vidéo de la télévision publique basque ETB, la culture tzigane a beaucoup à dire. Grâce à la Azoka de Durango.